* Tonne-équivalent-pétrole Source : Observatoire de l'énergie- DIREM |
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Certaines ressources naturelles sont en quantité importante, au moins
localement ou bien se renouvellent rapidement sans intervention humaine. Elles
ne nécessitent pas une gestion particulière, c'est le cas de l'eau de mer, de
la lumière du soleil. D'autres ressources naturelles sont irréversiblement
extraites, telles le minerai ou bien ont une vitesse de renouvellement très
lente, ce qui complique leur gestion. Lorsque cette gestion est en propriété
privée des inefficacités peuvent apparaître.
De
nombreuses ressources naturelles sont exploitées de façon privative. C'est le
cas général des ressources minérales, des forêts privées, des sols utilisés
pour l'agriculture, de nombreuses sources d'eau, des réserves ou territoires de
chasse privés. Ces ressources peuvent ne pas être à une seule personne, mais à
une communauté réduite qui la gère collectivement.
La caractéristique principale de ces ressources c'est l'impossibilité
de les régénérer artificiellement. Elles peuvent être strictement non
renouvelables, c'est le cas du minerai ou de caractéristiques de certains sols,
ou se renouveler lentement sans qu'il soit possible d'accélérer leur
renouvellement (c'est le cas des stocks halieutiques, des forêts ou d'autres
types de sols).
Source : Marie-France JARRET
Politique de régulation et développement local,
UNIVERSITE DU MAINE, Faculté de Droit et de Sciences
économiques
Un
producteur disposant de ces ressources devrait être capable de les gérer de façon
convenable en prenant en compte leur épuisabilité. Dans la pratique ce n'est
pas forcément le cas :
- Les agents peuvent valoriser le présent de façon excessive et
utiliser leur ressource trop intensivement. En économie on parle de préférence
pour le présent. Si elle est très élevée, l'agent va vouloir du revenu
immédiatement. La préférence pour le présent, peut être artificiellement
importante si l'agent dispose de revenus si faibles qu'utiliser sa ressource est
une question de survie.
-
L'information sur l'irréversibilité des actions ou la vitesse de renouvellement
des ressources peut ne pas être disponible. C'est en particulier le cas pour
les sols ou pour les énergies fossiles pour lesquelles les gisements sont
connus par exploration.
-
L'État peut intervenir en subventionnant certaines activités qui requièrent des
ressources naturelles. Par exemple il est fréquent que l'État subventionne
l'agriculture, favorise la surproduction ce qui a pour conséquence un usage
trop intensif des sols. C'était le cas avec la politique agricole commune
fondée sur des prix garantis élevés servant à soutenir le revenu des
agriculteurs.
Au
niveau de la demande il est également possible qu'il y ait des inefficacités du même type
que celles que l'on vient de décrire au niveau de l'offre, et qui conduisent à
une surconsommation des biens produits à partir de ressources non
renouvelables. (…) Par exemple les habitants des États-Unis utilisent beaucoup
plus d'énergie que les Européens pour des usages identiques en raison d'une
inefficacité importante (de l'isolation des maisons, des engins à moteurs).
Source : Marie-France
JARRET Politique de régulation et développement local,
UNIVERSITE DU MAINE,
Faculté de Droit et de Sciences économiques
Un bien commun est un bien qui satisfait au principe de
non-exclusion. Cela signifie qu’il n’est pas possible d’exclure un agent de
la jouissance d’un bien. La pollution de la mer Noire est un exemple de cette
défaillance car on ne peut pas interdire son accès aux pollueurs qui la
bordent. Dans le cas d'un bien commun qui se régénère lentement le problème de
l'épuisement de la ressource se pose avec acuité. C'est ce que l'on appelle «
la tragédie des biens communs » (G. Harding). Par exemple si
l'abattage du bois dans une forêt est en accès libre un agent ne va prendre
en compte que le coût de l'abattage et pas celui de la régénération de la
forêt. Ceci va avoir pour conséquence que l'agent va accepter un prix
relativement faible pour le bois puisqu'il sous-estime les coûts, que l'offre
de bois va être trop importante, baissant encore les prix et que la forêt va
être surexploitée, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus productive. En
conséquence, la communauté des agents qui pouvaient abattre les arbres a tout
perdu. Nous sommes dans le cas d'un bien non excludable, mais rival ou en
tout cas soumis à encombrement, épuisable. |
On pourrait
multiplier les exemples : qualité de l’air, surexploitation des pêches dans
les eaux internationales, l’éleveur qui fait paître son bétail dans un champ
commun aux autres villageois, autant de situations où un individu ne
considère que ses coûts par rapport à son bénéfice privé, avec l’hypothèse
que son action n’a pas de conséquences sur les ressources globales.
Source : M.F. Jarret, Ibid. ·
Document 6 :
Le
cours des matières premières |
Dans ce pays au territoire
immense, peuplé de 1,3 md d’habitants, tout prend des proportions
vertigineuses. Que la Chine lance un programme d’infrastructures autoroutières
et ce sont « plus de 500 000 kilomètres de routes nouvelles et 20 000
kilomètres d’autoroutes, soit le double du réseau autoroutier français, qui se
construisent entre 1997 et 2002 », rappelle E. Hache. On imagine les
quantités de béton et de glissières de sécurité en aluminium nécessaires…
Et tout est à l’avenant :
pour se moderniser, le pays se couvre de voies ferrées, de centrales
électriques, thermiques et bientôt nucléaires, d’oléoducs, de gazoducs, etc. On
comprend que la consommation de métaux progresse de 20 % par an. A cela
s’ajoute le boom de l’immobilier (le bâtiment est lui aussi un très gros
consommateur de matières) et la diffusion des standards de consommation
occidentaux auprès de la classe moyenne urbaine : réfrigérateur, téléviseur et
voiture débarquent massivement dans les foyers chinois. L’industrie automobile
chinoise est ainsi devenue une des premières du monde (désormais la quatrième,
devant la France). Entre 2002 et 2003, la production de voitures particulières
a doublé, passant de 1 à 2 milliards de véhicules. Or, chacune de ces voitures
absorbe environ 700 kg d’acier, 12 kg de matières plastiques, 5 kg de
caoutchouc et divers autres métaux non ferreux : du plomb dans les batteries,
du cuivre dans les circuits électriques, etc.
« Ses importations de pétrole ont doublé en deux ans et
ses importations de minerai de fer ont triplé en quatre ans », rappelle Philippe Chalmin,
directeur du Cyclope. La flambée du prix des matières premières a agi
comme un révélateur du rôle de la Chine pour les pays occidentaux. Ils
découvrent aujourd’hui, ahuris, que ce pays est devenu le premier consommateur
de minerai de fer, de zinc, de cuivre, de charbon, mais aussi de blé, de soja,
de coton, de caoutchouc ; et le deuxième consommateur d’aluminium, de
plomb, de pétrole…
La Chine a beau être aussi
un très gros producteur de produits de base, cela ne suffit pas. Elle est ainsi
devenue le premier producteur mondial d’acier, avec une production passée de
120 à 270 millions de tonnes en cinq ans. Ce qui ne l’empêche pas de devoir
encore en importer. Pour un nombre croissant de produits, ses besoins excèdent
déjà ses capacités de production, qui ne sont pas indéfiniment extensibles. Et
ce n’est qu’un début. Sa dépendance alimentaire, notamment, devrait très
fortement augmenter à l’avenir.
Source : Alternatives économiques, n°236, mai 2005